Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Feuille d'octobre

Derniers commentaires
7 mai 2012

L'agnostique en politique...

La politique, c'est comme la religion, cela soulève les peuples, exalte la haine ou la joie, l'idolâtrie, engendre les révoltes et l'intolérance. Au moins la religion, dans certains cas, se nourrit-elle d'amour (rarement exprimé par les politiques, ou intellectuellement sans le coeur, qu'ils soient de gauche comme de droite).
Si je suis agnostique en religion (sans pour autant renier Dieu, seulement dire que je n'en sais rien, que son existence m'est très éloignée et que je ne veux pas croire ce que les êtres humains traduisent de Son image absolue et authentique), je le suis en politique. Je ne crois pas en la juste logique des programmes de nos politiques. Je ne pourrai jamais, et m'y refuse, encenser le moindre meneur. Et je ne veux haïr aucun qui ne soit, de toute évidence, un véritable despote et qui nous conduirait vers notre destruction partielle ou totale.
La haine soulevée par les medias et les journalistes à l'égard de Nicolas Sarkozy est à mon avis exagérée. Mais en France, comme dans tant d'autres pays, on a besoin d'un bouc émissaire sur lequel rejeter nos contrariétés, nos misères, notre jalousie, notre haine en un mot. Cela la presse, les peoples, les stars de la politique, les Facebookiens etc. savent nous le donner en pâture et l'entretenir, et nous nous jetons dessus comme des vaches affamées... Partout la violence est criée, autant qu'elle est décriée. On se gorge de mauvaises nouvelles, de malaise, de mal-être, et il faut bien en accuser quelqu'un. Et autant que ce soit ceux qui nous gouvernent, s'ils s'avèrent un tant soit peu inflexibles et quelquefois, doi-on le reconnaître, odieux, mais parce qu'ils sont pris par le même engrenage médiatique que nous et par le pouvoir et la solde qu'ils en obtiennent. Les personnes qu'ils sont par ailleurs, au fond d'eux-mêmes, peuvent être totalement distinctes de celles qu'on nous expose et qu'ils nous expriment, à l'image des acteurs une fois qu'ils ont quitté les personnages qu'ils interprètent à la fin de leur représentation. Et on peut dire la même chose au sujet de l'admiration pour les politiques qui remplacent les déchus. Mais tôt ou tard ils seront confrontés au même rejet, s'ils deviennent à leur tour antipathiques. Le pire dans tout cela, ce sont les électeurs, car derrière les élus et les déchus se cachent de nombreuses personnes, on peut d'un seul coup se voir radié de ses amis et proches... 
Si on montrait moins de violence et davantage de gestes courageux, de belles actions et d'attitudes artistiques non commercialisées, de bonnes découvertes scientifiques, du respect, d'intelligence et d'amour en résumé, le monde irait-il mieux ? Puisque la parole des medias influe sur nos modes de penser, peut-être bien...
L'exemple à donner n'est pas la haine, sinon l'amour, qu'il soit d'origine religieuse ou politique, et l'authentique réflexion des choses et des gens, en se méfiant des directives politiques et journalistiques influantes, c'est-à-dire de toutes marques de pouvoir. Et surtout la reconnaissance que nous sommes, en fin de compte, dans l'univers, que d'humbles êtres qui, sur leur minuscule planète au regard de toute l'immensité galactique de la seul Voie Lactée, s'octoient le titre de supériorité ; tous politiques, journalistes, artistes... et peuples.

Publicité
5 mai 2012

Tahiti, comme Gauguin...

Au vu de la situation actuelle du pays et de toute l'Europe, de la mondialisation, de la communication outrancière des medias, bien que je sache que là-bas les mêmes ont la mainmise sur les peuples, je voudrais m'en aller, comme Paul Gauguin ou Paul-Emile Victor, les compositeurs Yves Roche et Eddie Lund à Tahiti, Bora-Bora, les Marquises ou n'importe quelle île polynésienne où il fasse bon vivre simplement avec sourire et bonheur, baigné de musique, de danses, de lumière et de beauté... Seulement, c'est tout à fait impossible pour une handicapée indigente comme moi, et qui ne reçoit que les gratifications financières de l'Etat pour se sustenter. Dommage !
Partir pour ne plus subir l'arrogance des personnes qui nous gouvernent, les politiques comme les journalistes qui nous plombent l'esprit du pire bien plus que du meilleur, et toutes ces personnes qui nous distillent leur haine, leur mal-être à longueur de temps sur Internet, réseaux sociaux, blogs etc., dont, hélas, je fais partie ! Sans parler de tous les incidents, les accidents, les catastrophes que l'homme provoque bien plus souvent que la nature, et leurs crimes abjects dans lesquels ils se réfugient par faute d'amour.
Partir pour peut-être enfin se trouver chez soi, pour aimer de tout son souffle et mourir en douceur, accomplie et affranchie du mal et de la bêtise de la société !
Partir pour se sentir moins Française, râleuse, morose, aigrie comme une vieille que je deviens...
Oh, cela pourrait être pour tout autre endroit du monde, s'il est plaisant, proche ou très lointain. Mais partir...
Le peintre fauviste avait grandement raison !

11 avril 2012

Corrections

Il est évident que les publications de ce blog seront corrigées et republiées où elles se trouvent. Je ferai comme pour leur création, je les copierai dans un fichier d'ordinateur et les recollerai à leur place.

Je viens de me rendre compte que je n'ai pas précisé où mes parents se sont connus. En corrigeant "Qui suis-je ?", ce sera fait.

10 avril 2012

Qui suis-je ?

Sans révéler mon identité réelle, je vous dirai que je suis une femme plus proche de la soixantaine que des vingt ans.

Avant de parler de ma vie actuelle et comment je me suis fait connaître sur Internet, permettez-moi d’attaquer par le début. C’est un peu ce que font les auteurs dans leurs mémoires. J’ai encore bien ancrée en moi la lecture de « En marge » de Jim Harrison. Le livre commence par ses origines suédoises et celles de son père, sans pour autant dire explicitement que ce dernier descendait d’Irlandais. Il dit ceci : « Je crois que ces talents verbaux transmis de père en fils, il faut les considérer comme relevant de l’acquis plutôt que de l’inné génétique, du moins jusqu’à ce qu’on puisse prouver une idée aussi farfelue que la transmission génétique, même si je suis très enclin à penser qu’il y a quelque chose dans le sang irlandais qui favorise le pouvoir des mots. » Et, si ma mémoire est encore bonne malgré l’âge, il précise que son père lui avait transmis le goût pour, justement, les mots. Mais de là à en déduire que ce dernier était né d’émigrants irlandais… Cela dit, pourquoi pas ? Donc je vais suivre, en beaucoup moins de mots que l’excellent Jim Harrison qui en possède un total pouvoir irlandais, un parcours semblable.
Ma mère était une femme brune, typée comme ma grand-mère avec des pommettes saillantes très asiatiques, un nez retroussé et fin, de grands yeux noirs et des lèvres très proches de celles de la Reine d’Angleterre, née d’un père du Loiret, on dit je crois Loiretain, et d’une mère de Parthenay dans les Deux-Sèvres. Sa sœur (nonagénaire aujourd’hui et hospitalisée à vie dans un établissement de longs séjours pour personnes âgées) et elle virent le jour dans les années Vingt à Châlette-sur-Loing, Loiret. Cependant, mon grand-père étant un homme aux nombreuses professions l’amenant à exercer n’importe où, la famille immigra à Gretz-Sur-Loing en Seine-et-Marne. Les sœurs y vécurent toute leur enfance, et un peu plus il me semble. Ma mère adorait ce village. Mon grand-père, fils de paysans, était très attaché à la terre ; ma mère devait l’écouter tous yeux et oreilles ouverts quand il racontait tout ce qu’il savait de la nature. Elle aimait ça et jouait comme un garçon manqué à l’école, ce qui agaçait prodigieusement sa maîtresse. Celle-ci, du reste, et à cause de la réserve de ma mère, l’empêcha de passer son certificat d’étude. C’est ma tante qui l’eut, et même le brevet et une formation de secrétaire pour devenir libraire plus tard en se mariant, jusqu’à la retraite. Pourtant, ma mère était loin d’être illettrée et stupide. Mon père me donna un jour une carte postale qu’elle lui avait écrite au temps de leurs fiançailles d’une maison de repos où elle se remettait d’une importante anémie, ce qui lui arrivait assez fréquemment. Je l’ai relue récemment, eh bien je peux vous dire qu’il y a du style et pas une seule faute, avec une pointe d’humour de surcroît ! Si seulement elle n’avait pas été timide ! Combien je lui ressemble à ce propos… Par expérience, je sais que la timidité peut bloquer votre réalisation. Elle met des bâtons dans les roues dans tout, ah ça oui ! Elle vous rend parfois colérique au point de fausser vos relations avec les gens, les plus proches comme les plus éloignés. Il faut sans cesse la combattre.
Né à Metz d’une mère lorraine et d’un père Savoyard de Chambéry, mon père rentra jeune dans l’Armée. Il fit une grande école militaire très connue, puis démobilisé à la guerre de quarante, il devint résistant à vingt ans dans la capitale d’une province où ses parents avaient trouvé asile et une profession. Ce n’est qu’après la guerre qu’il retrouva l’Armée de Terre et reprit du galon jusqu’à sa retraite militaire en 1963 quand il entra dans le civil. Il trouva une bonne situation grâce aux études qu’il fit à l’Armée, et nous vécûmes une bonne dizaine d’années dans un petit village adorable de l’Essonne, l’un des rares à ne pas devenir une cité dortoir, comme les villes qui l’entourent. Il n’a pas changé, enfin pas trop. Je vais quelquefois sur Google Earth et parcours mon Gretz-Sur-Loing à moi. Comme je le reconnais !
Au bout de ces dix ans, j’en avais vingt, mon père changea de métier et nous nous retrouvâmes à Madrid, seuls mes parents et moi, mon frère et ma sœur vivant leur vie d’adulte de leur côté. J’ai ainsi vécu douze ans, les meilleurs, en Espagne. Je parle encore l’espagnol et l’écris presque comme le français.
Puis ce fut le retour en France en 1986, encore dans l’Essonne mais cette fois dans une petite ville toute proche de mon village d’adolescence. Ma mère mourut trois ans plus tard d’une rupture d’anévrisme. Mon père se remaria un an après avec une Madrilène occasionnant quelques tensions entre ses enfants et cette personne. Vivant encore chez lui, je dus partir dans une autre ville d’Essonne plus importante et vraiment une cité. S’ensuivirent des déboires dans ma vie, santé, mauvaise relation de concubinage, fuite et installation à Paris dans un studio de dix-neuf mètres carrés qui ne me convient pas, et pourtant c’est là que j’aurai vécu le plus longtemps quand j’en sortirai prochainement pour un F2 en HLM.
Et puisque je parle de moi maintenant, j’ajoute que je suis poliomyélite depuis l’âge de trois ans. J’ai marché avec des orthèses aux jambes et des cannes, puis, pour être plus autonome dans mes déplacements quand mes appareils cassaient, j’ai pris un fauteuil roulant manuel. C’était à Madrid. Les problèmes de santé s'accroissant depuis une vingtaine d’années, devenant asthmatique un an après la disparition de ma mère, le fauteuil a totalement remplacé la marche. En Espagne, j’avais tout connu, l’amour, la musique que je chérissais, les amis, une langue et une culture, un mode de vie que je regrette encore. L’Espagne, c’était la liberté, la société, passée à l'as par des années d'hospitalisation et de reclusion en étudiant à la maison, même si pour l'assimiler j’ai dû en requérir à de l’aide psychologique, une psychothérapie frommienne durant cinq ans. Vous connaissez Erich Fromm ? C’était un disciple de Freud aux mêmes origines que lui, mais dissident de sa méthode. Si Freud disait que tout tournait autour du sexe, Fromm faisait de l’amour l’élément le plus vital de l’humanité, une nécessité absolue. Mais entendons-nous bien, pas l’amour physique, du moins pas uniquement lui, sinon le simple et pur acte d’aimer, l’amour inconditionnel, donnant-donnant, décrit comme une faculté à développer tel un art. J’ai aimé cette pensée, et j’ai lu Fromm en espagnol, les livres conseillés par ma psy qui étaient « La peur de la liberté » et son splendide « L’art d’aimer ». C’était à Paris, et cela m’a fait le plus grand bien, même si plus tard il m’a fallu y repenser lorsque j’ai eu mes ennuis avec le Basque…
Ayant tenu tête à ma famille, après avoir boudé ma scolarité car je détestais l’orientation qui m’avait été attribuée en troisième, une formation professionnelle genre secrétariat ou comptabilité, que j’ai faite à contrecoeur, et que j'ai brillamment ratée, à l’hôpital de Garches quand j’étais hospitalisée pour une importante opération de la colonne vertébrale, et puisque je possédais un piano, je me suis lancée dans des études musicales. Après l’espagnol en cours intensifs à Madrid, j’ai consacré toutes mes années espagnoles à la musique. Je l’ai même enseignée à des enfants débutants au black. Chez mes parents dans l’Essonne, je ne faisais plus rien. Je ne pouvais reprendre mes études, il aurait fallu aller à Paris et c’était loin. Ma mère étant morte, j’ai voulu retourner à Madrid, cette fois pour me former dans la traduction ou l’interprétariat, mais je suis tombée malade, ce fameux asthme dont j’ai parlé… A Paris, j’ai enseigné à nouveau le solfège et le clavier à des enfants de mon immeuble. Cela n’a pas duré, mais j'ai été appréciée. Puis, merveille des merveilles ! l’ordinateur est rentré chez les familles, suivi  par l'Internet. Je me suis jetée dessus. J’écrivais depuis quelques temps des semblants de poèmes. La nostalgie aidant, j’ai commencé en espagnol. J’ai appris toute seule en lisant Baudelaire pour le français et Antonio Machado pour l’espagnol. Sur Internet, j’ai découvert des sites de poésie, je m’y suis inscrite et c’est là que ma nouvelle activité, la plus durable, est apparue, l’écriture.

9 avril 2012

Feuille d’octobre, l’histoire.

Un jour d’octobre très ensoleillé au Pays basque, alors que je séjournais à Biarritz une huitaine de jours pour connaître en vrai un ami internaute avec lequel je partageais une amitié littéraire sur un site de poésie, j’ai eu l’honneur de recevoir une feuille d’arbre très découpée sur les bords et encore verte.
Nous pique-niquions, mon ami et moi, et un jeune homme que le Basque traitait de frère et qui était venu du lointain pays où il avait immigré, le Québec, sur une table d’aire de repos en bois encadrée de bancs. C’était près d’Ascaïn, si je me souviens bien.
Je sais la sacrée réputation du Pays basque de région pluvieuse, c’est pour cela qu’il est si vert comme l’Irlande. Mais, croyez-moi ou non, en ce début d’automne il régnait un temps merveilleux, ciel lumineusement bleu et soleil frisant les trente degrés, du moins les premiers jours. Mon ami avait pris des congés pour nous emmener partout où il lui plaisait, surtout le long de la côte.
Je connaissais. Petite polio, j’avais séjournée deux ans au centre Héliomarin d’Hendaye. Adulte, devenue aussi asthmatique, ce fut le tour de Cambo-les-bains de m’accueillir durant deux mois. Mais si j’avais aperçu un peu Bayonne à cette époque, je l’ai visitée vraiment avec mon ami, les rues piétonnes, la Cathédrale très belle, une délicieuse pâtisserie où j’ai découvert une variété de « béret basque » inconnue, un petit gâteau rond en chocolat imbibé de Cointreau, un régal ! Je n’en ai mangé qu’un seul de toute ma vie, et sans doute n’y retoucherai-je jamais plus. Mais son souvenir ne s’effacera pas ! Aucun ne pourra se briser, ni ma balade dans les rues de Bayonne, ni mes visites à Bidart, Guétary, Saint-Jean-de-Luz, Hendaye, l’autre côté de la frontière en Espagne, ni Arbonne et ce repas sous les arbres d’Ascaïn au bord d’une petite rivière dont je ne me rappelle plus le nom.
Je ne pourrai jamais l’oublier, car mon ami et moi nous ne nous parlons plus depuis six ans. Nous nous sommes contraints à abandonner notre relation, qui n’était rien d’autre qu’amicale, pour des raisons que j’ai racontées sous diverses manières et supports comme un roman, et dont je ne veux plus soulever les souffrances à présent. Si je les redisais, ce serait replonger dans la peine, la honte et les complexes, et ma vie est lourde par un handicap moteur s’aggravant avec l’âge et bien d’autres choses ; il faut alléger les chagrins. Puis les temps ont changé. Laissons planer le sourire qui répare les maux de l’âme !
Ce jour-là donc, à la fin du repas froid que mon ami avait préparé, jambon de Bayonne, pain et vin rouge, tout ce dont je me souvienne encore, ce Basque, d'origine bordelaise m'avait-il dit le premier jour, a pris son couteau pointu et gravé nos initiales suivies de la date. Puis il s'est levé et a cueilli ma feuille. Je l’ai gardée dans un livre de John Irving (lequel c’était donc ?...) jusqu’à notre clash d’amitié. Je l’avais retournée à mon ami avec d’autres cadeaux qu’il m’avait faits depuis les trois années qu’on s’était connus, envoi revenu « refusé ». J’ai rouvert mon paquet, et la feuille s’est effritée entre mes doigts en tombant par terre. Elle était toujours verte, pourtant cela faisait plus de deux ans…
D’elle ne m’est resté que ce pseudonyme, utilisé un temps sur notre site de poésie pour raconter une fiction inspirée de cette histoire vraie, et que je reprends aujourd’hui pour ce blog. Feuille d’octobre !

Publicité
Feuille d'octobre
  • Journal si on veut, mais pas spécialement intime. Articles divers sur tout ce qui titille l'esprit. Le titre est inspiré d'un fait réel : début octobre 20... quelqu'un offrit une feuille encore verte arrachée d'un arbre à l'auteur de ces mots.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Feuille d'octobre
Publicité